De toute évidence les femmes meurent moins de cardiopathie ischémique que les hommes. Lacroix, D., Beuscart, J., Hubert, H., & Chazard, E. Revue d'Épidémiologie et de Santé Publique, 71:101474, March, 2023. Paper doi abstract bibtex Introduction Il devient courant d'affirmer que les femmes meurent plus que les hommes de maladie cardiovasculaire, y compris en introduction d'articles scientifiques. Objectif: utiliser des données ouvertes de mortalité pour illustrer comment un calcul simpliste peut induire en erreur. Méthodes Nous utilisons les données 2016 du CepiDC en France métropolitaine, en séparant les cardiopathies ischémiques (CI) de toutes les autres causes. Pour tous les morts de l'année 2016, ces données fournissent le sexe, l'âge au décès, et la cause. Méthode 1 (morts réels): à la manière d'une étude rétrospective, nous calculons le sex ratio des morts par CI (en ignorant les autres causes), par classe d'âge. Méthode 2 (cohorte virtuelle): nous simulons des naissances une année donnée. Supposant que ces personnes mourraient au même âge que les morts de 2016, nous simulons leurs décès par CI ou pour d'autres causes, année après année. Pour chaque classe d'âge, nous calculons le risque relatif entre le sexe masculin et le décès par CI. Résultats Méthode 1: le sex ratio vaut successivement 2,36 (25-34 ans), 5,60 (35-44 ans), 4,85 (45-54 ans), 5,03 (55-64 ans), 3,76 (65-74 ans), 1,87 (75-84 ans), 0,90 (85-94 ans), 0,41 (95-104 ans), et 0,40 (après 105 ans). Méthode 2: le risque relatif vaut successivement 2,39 (25-34 ans), 5,69 (35-44 ans), 4,98 (45-54 ans), 5,32 (55-64 ans), 4,33 (65-74 ans), 2,52 (75-84 ans), 1,59 (85-94 ans), 1,31 (95-104 ans), et 1,29 (après 105 ans). Discussion/Conclusion La méthode 1 peut faire croire que les femmes meurent plus de CI que les hommes au-delà de 85 ans. Elle ne prend pas en compte les risques concurrents (ex: cancers), ni le fait que les hommes vivent moins longtemps (notamment à cause de la mortalité par CI). Elle reste une approximation acceptable de la méthode 2 en-dessous de 45 ans. La méthode 2 est plus fidèle à la réalité: à tout âge, les hommes meurent plus que les femmes de CI. Mots-clés CepiDC ; Mortalité ; Cardiopathie ischémique ; Sex ratio ; Risque relatif Déclaration de liens d'intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.
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Il devient courant d'affirmer que les femmes meurent plus que les hommes de maladie cardiovasculaire, y compris en introduction d'articles scientifiques. Objectif: utiliser des données ouvertes de mortalité pour illustrer comment un calcul simpliste peut induire en erreur.
Méthodes
Nous utilisons les données 2016 du CepiDC en France métropolitaine, en séparant les cardiopathies ischémiques (CI) de toutes les autres causes. Pour tous les morts de l'année 2016, ces données fournissent le sexe, l'âge au décès, et la cause. Méthode 1 (morts réels): à la manière d'une étude rétrospective, nous calculons le sex ratio des morts par CI (en ignorant les autres causes), par classe d'âge. Méthode 2 (cohorte virtuelle): nous simulons des naissances une année donnée. Supposant que ces personnes mourraient au même âge que les morts de 2016, nous simulons leurs décès par CI ou pour d'autres causes, année après année. Pour chaque classe d'âge, nous calculons le risque relatif entre le sexe masculin et le décès par CI.
Résultats
Méthode 1: le sex ratio vaut successivement 2,36 (25-34 ans), 5,60 (35-44 ans), 4,85 (45-54 ans), 5,03 (55-64 ans), 3,76 (65-74 ans), 1,87 (75-84 ans), 0,90 (85-94 ans), 0,41 (95-104 ans), et 0,40 (après 105 ans). Méthode 2: le risque relatif vaut successivement 2,39 (25-34 ans), 5,69 (35-44 ans), 4,98 (45-54 ans), 5,32 (55-64 ans), 4,33 (65-74 ans), 2,52 (75-84 ans), 1,59 (85-94 ans), 1,31 (95-104 ans), et 1,29 (après 105 ans).
Discussion/Conclusion
La méthode 1 peut faire croire que les femmes meurent plus de CI que les hommes au-delà de 85 ans. Elle ne prend pas en compte les risques concurrents (ex: cancers), ni le fait que les hommes vivent moins longtemps (notamment à cause de la mortalité par CI). Elle reste une approximation acceptable de la méthode 2 en-dessous de 45 ans. La méthode 2 est plus fidèle à la réalité: à tout âge, les hommes meurent plus que les femmes de CI.
Mots-clés
CepiDC ; Mortalité ; Cardiopathie ischémique ; Sex ratio ; Risque relatif
Déclaration de liens d'intérêts
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Méthode 2: le risque relatif vaut successivement 2,39 (25-34 ans), 5,69 (35-44 ans), 4,98 (45-54 ans), 5,32 (55-64 ans), 4,33 (65-74 ans), 2,52 (75-84 ans), 1,59 (85-94 ans), 1,31 (95-104 ans), et 1,29 (après 105 ans). Discussion/Conclusion La méthode 1 peut faire croire que les femmes meurent plus de CI que les hommes au-delà de 85 ans. Elle ne prend pas en compte les risques concurrents (ex: cancers), ni le fait que les hommes vivent moins longtemps (notamment à cause de la mortalité par CI). Elle reste une approximation acceptable de la méthode 2 en-dessous de 45 ans. La méthode 2 est plus fidèle à la réalité: à tout âge, les hommes meurent plus que les femmes de CI. 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Pour chaque classe d'âge, nous calculons le risque relatif entre le sexe masculin et le décès par CI.\nRésultats\nMéthode 1: le sex ratio vaut successivement 2,36 (25-34 ans), 5,60 (35-44 ans), 4,85 (45-54 ans), 5,03 (55-64 ans), 3,76 (65-74 ans), 1,87 (75-84 ans), 0,90 (85-94 ans), 0,41 (95-104 ans), et 0,40 (après 105 ans). Méthode 2: le risque relatif vaut successivement 2,39 (25-34 ans), 5,69 (35-44 ans), 4,98 (45-54 ans), 5,32 (55-64 ans), 4,33 (65-74 ans), 2,52 (75-84 ans), 1,59 (85-94 ans), 1,31 (95-104 ans), et 1,29 (après 105 ans).\nDiscussion/Conclusion\nLa méthode 1 peut faire croire que les femmes meurent plus de CI que les hommes au-delà de 85 ans. Elle ne prend pas en compte les risques concurrents (ex: cancers), ni le fait que les hommes vivent moins longtemps (notamment à cause de la mortalité par CI). Elle reste une approximation acceptable de la méthode 2 en-dessous de 45 ans. 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