Augmentation persistante de la consommation de psychotropes chez les jeunes femmes suite à la pandémie de COVID-19. Lamer, A., Saint-Dizier, C., Ayed, E., Levaillant, M., Hamel, J., Chazard, E., Bubrovszky, M., & Horn, M. Journal of Epidemiology and Population Health, 72:202282, March, 2024.
Augmentation persistante de la consommation de psychotropes chez les jeunes femmes suite à la pandémie de COVID-19 [link]Paper  doi  abstract   bibtex   
Introduction En France, tout comme dans de nombreux autres pays, la pandémie de COVID-19 a été associée à une augmentation des troubles mentaux, notamment l'anxiété, la dépression, le stress post-traumatique et les pensées suicidaires. Plusieurs études ont signalé une hausse de l'utilisation d'anxiolytiques, d'antidépresseurs et d'hypnotiques en France après la période de confinement. L'objectif de cette étude était d'explorer si les accroissements préalablement constatés dans la consommation de médicaments psychotropes ont persisté en 2022 en France. Méthodes Nous avons mené une étude rétrospective à partir du Système national des données de santé. Nous avons inclus les délivrances hebdomadaires de psychotropes du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2022. Le nombre d'individus recevant au moins une boîte par semaine a été considéré comme une série temporelle. A partir d'une régression de Poisson, nous avons calculé la pente avant le confinement, l'impact du confinement, ainsi que la variation de pente après le confinement pour différentes tranches d'âge et par genre. Résultats Les patients âgés de 12 à 18 ans ont enregistré le changement de dynamique le plus important traduisant une augmentation à long terme de consommation d'antidépresseurs, d'anxiolytiques et d'hypnotiques. Ils sont suivis par les 19-25 ans pour les antidépresseurs et les anxiolytiques. Les femmes ont été davantage touchées que les hommes par l'augmentation du nombre de délivrances d'antidépresseurs et d'anxiolytiques dans ces deux classes d’âge. Conclusion Les résultats de cette étude soulignent l'impact significatif à long terme de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale, en mettant en évidence une augmentation marquée de la consommation de psychotropes, notamment chez les jeunes. Cette augmentation inquiétante, particulièrement chez les adolescents et les jeunes adultes, appelle à des actions ciblées en matière de santé mentale et à une réponse proactive de la santé publique pour répondre aux besoins croissants de ces populations vulnérables. Des mesures préventives et des interventions adaptées devraient être envisagées pour atténuer les effets à long terme de cette crise sanitaire sur la santé mentale de la population.
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En France, tout comme dans de nombreux autres pays, la pandémie de COVID-19 a été associée à une augmentation des troubles mentaux, notamment l'anxiété, la dépression, le stress post-traumatique et les pensées suicidaires. Plusieurs études ont signalé une hausse de l'utilisation d'anxiolytiques, d'antidépresseurs et d'hypnotiques en France après la période de confinement. L'objectif de cette étude était d'explorer si les accroissements préalablement constatés dans la consommation de médicaments psychotropes ont persisté en 2022 en France.
Méthodes
Nous avons mené une étude rétrospective à partir du Système national des données de santé. Nous avons inclus les délivrances hebdomadaires de psychotropes du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2022. Le nombre d'individus recevant au moins une boîte par semaine a été considéré comme une série temporelle. A partir d'une régression de Poisson, nous avons calculé la pente avant le confinement, l'impact du confinement, ainsi que la variation de pente après le confinement pour différentes tranches d'âge et par genre.
Résultats
Les patients âgés de 12 à 18 ans ont enregistré le changement de dynamique le plus important traduisant une augmentation à long terme de consommation d'antidépresseurs, d'anxiolytiques et d'hypnotiques. Ils sont suivis par les 19-25 ans pour les antidépresseurs et les anxiolytiques. Les femmes ont été davantage touchées que les hommes par l'augmentation du nombre de délivrances d'antidépresseurs et d'anxiolytiques dans ces deux classes d’âge.
Conclusion
Les résultats de cette étude soulignent l'impact significatif à long terme de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale, en mettant en évidence une augmentation marquée de la consommation de psychotropes, notamment chez les jeunes. Cette augmentation inquiétante, particulièrement chez les adolescents et les jeunes adultes, appelle à des actions ciblées en matière de santé mentale et à une réponse proactive de la santé publique pour répondre aux besoins croissants de ces populations vulnérables. Des mesures préventives et des interventions adaptées devraient être envisagées pour atténuer les effets à long terme de cette crise sanitaire sur la santé mentale de la population.},
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