Contraception définitive chez la femme jeune : une demande croissante et des regrets très fréquents dans la base nationale du PMSI. Tivol, C. & Chazard, E. Journal of Epidemiology and Population Health, 72:202306, March, 2024.
Contraception définitive chez la femme jeune : une demande croissante et des regrets très fréquents dans la base nationale du PMSI [link]Paper  doi  abstract   bibtex   
Introduction La ligature des trompes de Fallope permet chez la femme une contraception définitive. Cette pratique semble concerner deux sous-populations types : des multipares et, plus récemment, de jeunes nullipares pour lesquelles l'acte s'inscrit dans une démarche militante. La littérature scientifique montre que cette deuxième sous-population est susceptible de regretter par la suite sa demande. Notre objectif est de décrire l’évolution de cette pratique, et d'objectiver le regret à travers l'incidence d'actes permettant l'accès potentiel à une fécondité secondaire par le biais de la fécondation in vitro (FIV) ou de l'anastomose tubo-tubaire. Méthodes Nous avons analysé la base nationale du PMSI de 2013 à 2022. Nous avons inclus les séjours de femmes de 18 à 60 ans avec acte de ligature des trompes. Nous avons ensuite recherché dans tous les établissements la réalisation d'actes d'anastomose tubo-tubaire ou d'actes en relation avec une FIV. Ces événements sont analysés en survie. Résultats Le nombre total d'actes réalisés annuellement décroît fortement, de 43 449 en 2013 à 18 634 en 2022 (-57,1 %). L’âge moyen est de 39,9 ans (SD=4,4) mais décroît de 40,9 ans en 2013 à 38,2 ans en 2022 (p=0). Par exemple, de 2013 à 2022, le nombre de patientes de 18 à 24 ans augmente significativement, de 41 à 152 (0,09 % à 0,82 %, p=0), et le nombre de patientes de 25 à 29 ans également, de 327 à 759 (0,75 % à 4,07 %, p=0). Les réversions sont des FIV (81,0 %) et des anastomoses tubo-tubaires (19,0 %). L’âge de la patiente est un facteur majeur (p=0). Par exemple, chez les 18-24 ans, la proportion cumulée de réversion est 4,7 % à 1 an, 6,5 % à 2 ans et 7,3 % à 3 ans (hazard ratio=125 [86,7 ; 181] par rapport aux 40 ans et plus). Chez les 25-29 ans, la proportion cumulée de réversion est de 3,0 % à 1 an, 3,7 % à 2 ans et 4,5 % à 3 ans (hazard ratio=76,5 [60,7 ; 96,3]). Conclusion Bien que l'activité totale de contraception féminine définitive décroisse, la demande augmente chez les jeunes femmes. Les tranches d’âge correspondantes sont associées à une très forte proportion d'hospitalisation pour réversion. Nous n'avons ici quantifié que les hospitalisations, mais le regret réel est peut-être plus important. Certains profils devraient être mieux identifiés, afin de les alerter sur le caractère définitif de l'intervention, et le caractère peut-être éphémère de leur demande.
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La ligature des trompes de Fallope permet chez la femme une contraception définitive. Cette pratique semble concerner deux sous-populations types : des multipares et, plus récemment, de jeunes nullipares pour lesquelles l'acte s'inscrit dans une démarche militante. La littérature scientifique montre que cette deuxième sous-population est susceptible de regretter par la suite sa demande. Notre objectif est de décrire l’évolution de cette pratique, et d'objectiver le regret à travers l'incidence d'actes permettant l'accès potentiel à une fécondité secondaire par le biais de la fécondation in vitro (FIV) ou de l'anastomose tubo-tubaire.
Méthodes
Nous avons analysé la base nationale du PMSI de 2013 à 2022. Nous avons inclus les séjours de femmes de 18 à 60 ans avec acte de ligature des trompes. Nous avons ensuite recherché dans tous les établissements la réalisation d'actes d'anastomose tubo-tubaire ou d'actes en relation avec une FIV. Ces événements sont analysés en survie.
Résultats
Le nombre total d'actes réalisés annuellement décroît fortement, de 43 449 en 2013 à 18 634 en 2022 (-57,1 \%). L’âge moyen est de 39,9 ans (SD=4,4) mais décroît de 40,9 ans en 2013 à 38,2 ans en 2022 (p=0). Par exemple, de 2013 à 2022, le nombre de patientes de 18 à 24 ans augmente significativement, de 41 à 152 (0,09 \% à 0,82 \%, p=0), et le nombre de patientes de 25 à 29 ans également, de 327 à 759 (0,75 \% à 4,07 \%, p=0). Les réversions sont des FIV (81,0 \%) et des anastomoses tubo-tubaires (19,0 \%). L’âge de la patiente est un facteur majeur (p=0). Par exemple, chez les 18-24 ans, la proportion cumulée de réversion est 4,7 \% à 1 an, 6,5 \% à 2 ans et 7,3 \% à 3 ans (hazard ratio=125 [86,7 ; 181] par rapport aux 40 ans et plus). Chez les 25-29 ans, la proportion cumulée de réversion est de 3,0 \% à 1 an, 3,7 \% à 2 ans et 4,5 \% à 3 ans (hazard ratio=76,5 [60,7 ; 96,3]).
Conclusion
Bien que l'activité totale de contraception féminine définitive décroisse, la demande augmente chez les jeunes femmes. Les tranches d’âge correspondantes sont associées à une très forte proportion d'hospitalisation pour réversion. Nous n'avons ici quantifié que les hospitalisations, mais le regret réel est peut-être plus important. Certains profils devraient être mieux identifiés, afin de les alerter sur le caractère définitif de l'intervention, et le caractère peut-être éphémère de leur demande.},
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