Homoxi : ruée vers l'or chez les Indiens Yanomami du haut rio Mucajaí (Brésil). ALBERT, B. & TOURNEAU, F. L. Autrepart, n° 34(2):3–28, 2005. Publisher: Presses de Sciences Po
Homoxi : ruée vers l'or chez les Indiens Yanomami du haut rio Mucajaí (Brésil) [link]Paper  abstract   bibtex   
\textlesstitre\textgreaterRésumé\textless/titre\textgreaterSociété amérindienne de chasseurs-cueilleurs et horticulteurs pratiquant la culture itinérante sur brûlis, les Yanomami occupent un territoire d’environ 192 000 km2 situé entre le Brésil et le Venezuela, de part et d’autre de la chaîne de la Serra Parima. Des années 1910 aux années 1960 les Yanomami du Brésil n’ont connu que des contacts sporadiques avec le monde « blanc ». Ils connaîtront pour la première fois, entre 1973 et 1976, une forme de contact plus intense, durant la construction d’un tronçon de la route Perimetral Norte dans le sud-est de leur territoire. Après une décennie de répit relatif, le projet Calha Norte (1985-1986) et, surtout, la ruée vers l’or du Roraima (1987-1989), intensifieront brutalement l’avancée de la société régionale sur le territoire de ces Indiens, déclenchant de très vives réactions de protestation tant au Brésil que dans le monde et aboutissant, en 1992, à l’homologation de leurs terres sous forme d’une aire protégée de 96 650 km2, la Terra Indígena Yanomami. Dans les années suivantes, une structure d’assistance sanitaire, d’abord précaire puis de plus en plus efficace, a rendu possible une reprise de l’essor démographique de cette ethnie. Malgré ces succès, dans les régions où l’impact des activités minières clandestines a été le plus intense, les groupes locaux yanomami ont connu, depuis la fin des années 1980, des changements sociaux et économiques importants. Durement affectés sur le plan démographique et environnemental, ils ont opéré une série de réaménagements de leur mode traditionnel d’occupation de l’espace forestier en fonction de la présence des chercheurs d’or puis de la structure d’assistance installée durant le processus de leur expulsion. Cet article propose l’analyse d’un exemple de cette géométrie variable des stratégies spatiales yanomami face au contact, ceci à partir d’une étude détaillée de la région du haut rio Mucajaí dite « Homoxi ». À cette fin, nous décrivons dans un premier temps le contexte économique et géopolitique régional, en particulier la ruée vers l’or dans l’état de Roraima à la fin des années 1980, peu documentée dans la littérature scientifique. Changeant d’échelle, nous étudions ensuite l’histoire de trois communautés de la région de Homoxi (Tirei, Xere u et Yaritha, totalisant, à l’époque de l’enquête de terrain, quelque 360 personnes) et le processus de transformation de leur modèle spatial et productif, d’abord face l’invasion des orpailleurs, puis, après l’éviction de ces derniers, face à la structure d’assistance locale mise en place (FNS, FUNAI). Nous mettons ainsi en évidence la flexibilité du système social yanomami et sa capacité à générer des adaptations rapides aux situations les plus adverses.
@article{albert_homoxi_2005,
	title = {Homoxi : ruée vers l'or chez les {Indiens} {Yanomami} du haut rio {Mucajaí} ({Brésil})},
	volume = {n° 34},
	issn = {1278-3986},
	shorttitle = {Homoxi},
	url = {https://www.cairn.info/revue-autrepart-2005-2-page-3.htm},
	abstract = {{\textless}titre{\textgreater}R\&\#233;sum\&\#233;{\textless}/titre{\textgreater}Soci\&\#233;t\&\#233; am\&\#233;rindienne de chasseurs-cueilleurs et horticulteurs pratiquant la culture itin\&\#233;rante sur br\&\#251;lis, les Yanomami occupent un territoire d\&\#8217;environ 192 000 km2 situ\&\#233; entre le Br\&\#233;sil et le Venezuela, de part et d\&\#8217;autre de la cha\&\#238;ne de la Serra Parima. Des ann\&\#233;es 1910 aux ann\&\#233;es 1960 les Yanomami du Br\&\#233;sil n\&\#8217;ont connu que des contacts sporadiques avec le monde \&\#171;\&\#160;blanc\&\#160;\&\#187;. Ils conna\&\#238;tront pour la premi\&\#232;re fois, entre 1973 et 1976, une forme de contact plus intense, durant la construction d\&\#8217;un tron\&\#231;on de la route Perimetral Norte dans le sud-est de leur territoire. Apr\&\#232;s une d\&\#233;cennie de r\&\#233;pit relatif, le projet Calha Norte (1985-1986) et, surtout, la ru\&\#233;e vers l\&\#8217;or du Roraima (1987-1989), intensifieront brutalement l\&\#8217;avanc\&\#233;e de la soci\&\#233;t\&\#233; r\&\#233;gionale sur le territoire de ces Indiens, d\&\#233;clenchant de tr\&\#232;s vives r\&\#233;actions de protestation tant au Br\&\#233;sil que dans le monde et aboutissant, en 1992, \&\#224; l\&\#8217;homologation de leurs terres sous forme d\&\#8217;une aire prot\&\#233;g\&\#233;e de 96 650 km2, la Terra Ind\&\#237;gena Yanomami. Dans les ann\&\#233;es suivantes, une structure d\&\#8217;assistance sanitaire, d\&\#8217;abord pr\&\#233;caire puis de plus en plus efficace, a rendu possible une reprise de l\&\#8217;essor d\&\#233;mographique de cette ethnie. Malgr\&\#233; ces succ\&\#232;s, dans les r\&\#233;gions o\&\#249; l\&\#8217;impact des activit\&\#233;s mini\&\#232;res clandestines a \&\#233;t\&\#233; le plus intense, les groupes locaux yanomami ont connu, depuis la fin des ann\&\#233;es 1980, des changements sociaux et \&\#233;conomiques importants. Durement affect\&\#233;s sur le plan d\&\#233;mographique et environnemental, ils ont op\&\#233;r\&\#233; une s\&\#233;rie de r\&\#233;am\&\#233;nagements de leur mode traditionnel d\&\#8217;occupation de l\&\#8217;espace forestier en fonction de la pr\&\#233;sence des chercheurs d\&\#8217;or puis de la structure d\&\#8217;assistance install\&\#233;e durant le processus de leur expulsion. Cet article propose l\&\#8217;analyse d\&\#8217;un exemple de cette g\&\#233;om\&\#233;trie variable des strat\&\#233;gies spatiales yanomami face au contact, ceci \&\#224; partir d\&\#8217;une \&\#233;tude d\&\#233;taill\&\#233;e de la r\&\#233;gion du haut rio Mucaja\&\#237; dite \&\#171;\&\#160;Homoxi\&\#160;\&\#187;. \&\#192; cette fin, nous d\&\#233;crivons dans un premier temps le contexte \&\#233;conomique et g\&\#233;opolitique r\&\#233;gional, en particulier la ru\&\#233;e vers l\&\#8217;or dans l\&\#8217;\&\#233;tat de Roraima \&\#224; la fin des ann\&\#233;es 1980, peu document\&\#233;e dans la litt\&\#233;rature scientifique. Changeant d\&\#8217;\&\#233;chelle, nous \&\#233;tudions ensuite l\&\#8217;histoire de trois communaut\&\#233;s de la r\&\#233;gion de Homoxi (Tirei, Xere u et Yaritha, totalisant, \&\#224; l\&\#8217;\&\#233;poque de l\&\#8217;enqu\&\#234;te de terrain, quelque 360 personnes) et le processus de transformation de leur mod\&\#232;le spatial et productif, d\&\#8217;abord face l\&\#8217;invasion des orpailleurs, puis, apr\&\#232;s l\&\#8217;\&\#233;viction de ces derniers, face \&\#224; la structure d\&\#8217;assistance locale mise en place (FNS, FUNAI). Nous mettons ainsi en \&\#233;vidence la flexibilit\&\#233; du syst\&\#232;me social yanomami et sa capacit\&\#233; \&\#224; g\&\#233;n\&\#233;rer des adaptations rapides aux situations les plus adverses.},
	language = {fr},
	number = {2},
	urldate = {2021-04-11},
	journal = {Autrepart},
	author = {ALBERT, Bruce and TOURNEAU, François-Michel Le},
	year = {2005},
	note = {Publisher: Presses de Sciences Po},
	keywords = {Amérique Latine, Mines et Industries extractives},
	pages = {3--28},
}

Downloads: 0