Résiliente, collaborative et bricolée Repenser la ville créative à « l’âge du faire ». Ambrosino, C., Guillon, V., & Talandier, M. Géographie, Économie, Société, 20(1):5–13, January, 2018.
Résiliente, collaborative et bricolée Repenser la ville créative à « l’âge du faire » [link]Paper  doi  abstract   bibtex   
Nous sommes rentrés dans « l’âge du faire » (Lallement, 2015). C’est en tout cas le postulat défendu par un nombre croissant d’auteurs (Himanen, 2001 ; Anderson, 2012 ; Rifkin, 2012). Bidouiller, bricoler, fabriquer, innover : activités sociales promues par le mouvement dit des « makers » comme autant d’occasions de « faire » société et dont la portée, désormais globale, ne cesse de questionner nos modes de vie, de travail et de sociabilités. Né de la convergence de l’industrie informatique et de la contre-culture libertaire des années 60 sur les terres de la Silicon Valley (Turner, 2012) – là où s’inventait également l’économie des clusters , ce mouvement à la fois culturel et social bouscule désormais les territoires dans leur fonctionnement, leur économie et leur capacité à se projeter. En témoigne l’engouement que suscite les espaces du « faire », qu’il s’agisse de repenser les lieux du travail (coworking), de la rencontre, de la créativité et de l’innovation (tiers lieux, hackerspace, living lab) ou de la fabrication d’objets (makerspace, fab lab). Fait notable, ces lieux où l’on défend que produire (un bien, un service, une idée, un objet, une solution à un problème, une information, une action collective, etc.) nécessite de coopérer, se développent à la marge des systèmes productifs et politiques dominants quand bien même ceux-là ont depuis longtemps appris à les observer (Berrebi Hoffman et al., 2015). L’irruption de cette culture collaborative s’appuyant sur le libre partage des savoirs et savoir-faire, l’autonomie dans les modes d’apprentissage et les processus d’innovation ouverte est sujette à diverses interprétations : ferment d’une troisième révo- lution industrielle pour les uns (Anderson, 2012), sortie du capitalisme pour les autres (Gorz, 2008) ou, à l’inverse, affaiblissement de sa critique sociale (Boltanski, Chiapello, 1999) et front avancé de l’exploitation du travail (Fuchs, 2014). Dès lors, comment intégrer dans la matrice urbaine cette nouvelle donne ? Comment l’observer et rendre compte des modalités nouvelles de l’action locale qu’elle dessine ? C’est précisément là l’objet de ce numéro thématique.
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	title = {Résiliente, collaborative et bricolée {Repenser} la ville créative à « l’âge du faire »},
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	url = {https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01705124},
	doi = {10.3166/ges.20.2017.0026},
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	urldate = {2020-05-29},
	journal = {Géographie, Économie, Société},
	author = {Ambrosino, Charles and Guillon, Vincent and Talandier, Magali},
	month = jan,
	year = {2018},
	keywords = {3. Quartiers et villes créatives, bricolage, creative city, ville créative},
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