Aoste (Isère), ZAC Parc industriel d'Aoste : rapport de diagnostic. Bleu Stéphane, Bigot Stéphanie, Bonnet Christine, Franc Odile, Gisclon Jean-Luc, Mille Pierre-François, & Rival Denis Technical Report Inrap RAA, Bron, 2015.
abstract   bibtex   
Une opération de diagnostic a été menée, aux lieux-dits «Izelette/Les communaux», dans le cadre du projet de ZAC « Parc Industriel d’Aoste ». Ce futur aménagement affecte une emprise de près de 224 780 m², dans le secteur particulièrement sensible de la plaine alluviale des Basses Terres, siège des divagations du Rhône et du Guiers, où une occupation gallo-romaine est attestée par de nombreux points de découvertes situés au nord de l’agglomération secondaire antique d’Aoste (vicus augustum). Les 150 sondages réalisés ont permis de mettre en évidence de nombreux vestiges attestant l’occupation et la structuration d’un espace assurément exploité dès l’Antiquité. Pour la période protohistorique, une occupation laténienne (quelques fosses ayant livré un peu de mobilier et des nodules de ferro-manganèse) a été identifiée dans une stratigraphie de marais. La découverte de ce site d’habitat de plein air suggère une exploitation des ressources du marais. Faisant suite à une importante phase de tressage du Guiers en de multiples chenaux peu profonds (plaine de tressage ou de métamorphose) du tout début de l’antiquité, plusieurs occupations et structures, en grande partie visibles sur les différents clichés aériens exploités lors de l’analyse régressive du paysage, ont été identifiés dans les niveaux qui couvrent le cailloutis de base. Pour l’époque gallo-romaine, l’organisation hydraulique du Ier s. de notre ère intègre une série de structures hydrauliques fossiles et/ou parcellaires (aménagement de berge de paléochenal), un réseau de drainage (fossés et cabanon), un réseau d’irrigation (canaux), drain en galets, un canal (de moulin ?) dérivant les eaux de la Bièvre à la sortie d’un méandre peu prononcé ; un important canal (?) à multiples phases de comblements réutilisé comme voie, de la fin de l’Antiquité à l’époque moderne (Cassini) complète ces découvertes. Dans le courant du Ier siècle (?) après J.-C., ce secteur méridional de la plaine alluviale des Basses-Terres est également caractérisé par le creusement de longs fossés correspondant vraisemblablement à une opération d’arpentage des terres (fossés, borne), effectuée simultanément à une implantation importante de petites fermes et de villae au coeur de l’ombilic et de la plaine alluviale. C’est peut-être à l’un de ces établissements qu’il faut rattacher le bâtiment gallo-romain quadrangulaire (mausolée rural ?) retrouvé sur l’opération et dont les murs étaient bordés par une nécropole du haut Moyen Âge (sépultures d’enfants). Enfin plusieurs linéaires (chemins des Communaux, voie) ont été recoupés lors de cette opération. Les niveaux de creusement ou d’apparition des structures repérées sur l’emprise indiquent que beaucoup d’entre elles ne sont pas contemporaines et peuvent être pour le moment datées d’au moins six périodes distinctes (de La Tène finale jusqu’à l’époque contemporaine). Les indications fournies par ce corpus d’indices ne permettent pour l’instant que de formuler des hypothèses d’organisation de l’espace à ces différentes périodes. Il est cependant possible d’affirmer que toute la zone de l’emprise a bien été occupée depuis le début de l’époque gallo-romaine jusqu’à nos jours. Il est donc parfaitement clair que les potentialités de découvertes d’autres vestiges liés à des occupations et/ou fréquentations sur l’emprise du projet sont fortes, même si il ne doit s’agir que de structures agraires. Enfin, depuis l’Antiquité (?) jusqu’au début du XXe siècle, un important paléochenal de la Bièvre ou du Guindan ( ?) qui traverse la plaine du sud au nord a, semble-t-il, fonctionné jusqu’à une période très récente, ainsi que des fossés parcellaire (limite communale) et d’irrigation. Toutes ces structures attestent l’occupation et la structuration d’un espace de plaine alluviale assurément exploité dès l’Antiquité.
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Les 150 sondages réalisés ont permis de mettre en évidence de nombreux vestiges attestant l’occupation et la structuration d’un espace assurément exploité dès l’Antiquité. Pour la période protohistorique, une occupation laténienne (quelques fosses ayant livré un peu de mobilier et des nodules de ferro-manganèse) a été identifiée dans une stratigraphie de marais. La découverte de ce site d’habitat de plein air suggère une exploitation des ressources du marais.
Faisant suite à une importante phase de tressage du Guiers en de multiples chenaux peu profonds (plaine de tressage ou de métamorphose) du tout début de l’antiquité, plusieurs occupations et structures, en grande partie visibles sur les différents clichés aériens exploités lors de l’analyse régressive du paysage, ont été identifiés dans les niveaux qui couvrent le cailloutis de base.
Pour l’époque gallo-romaine, l’organisation hydraulique du Ier s. de notre ère intègre une série de structures hydrauliques fossiles et/ou parcellaires (aménagement de berge de paléochenal), un réseau de drainage (fossés et cabanon), un réseau d’irrigation (canaux), drain en galets, un canal (de moulin ?) dérivant les eaux de la Bièvre à la sortie d’un méandre peu prononcé ; un important canal (?) à multiples phases de comblements réutilisé comme voie, de la fin de l’Antiquité à l’époque moderne (Cassini) complète ces découvertes. Dans le courant du Ier siècle (?) après J.-C., ce secteur méridional de la plaine alluviale des Basses-Terres est également caractérisé par le creusement de longs fossés correspondant vraisemblablement à une opération d’arpentage des terres (fossés, borne), effectuée simultanément à une implantation importante de petites fermes et de villae au coeur de l’ombilic et de la plaine alluviale. C’est peut-être à l’un de ces établissements qu’il faut rattacher le bâtiment gallo-romain quadrangulaire (mausolée rural ?) retrouvé sur l’opération et dont les murs étaient bordés par une nécropole du haut Moyen Âge (sépultures d’enfants). Enfin plusieurs linéaires (chemins des Communaux, voie) ont été recoupés lors de cette opération.
Les niveaux de creusement ou d’apparition des structures repérées sur l’emprise indiquent que beaucoup d’entre elles ne sont pas contemporaines et peuvent être pour le moment datées d’au moins six périodes distinctes (de La Tène finale jusqu’à l’époque contemporaine). Les indications fournies par ce corpus d’indices ne permettent pour l’instant que de formuler des hypothèses d’organisation de l’espace à ces différentes périodes. Il est cependant possible d’affirmer que toute la zone de l’emprise a bien été occupée depuis le début de l’époque gallo-romaine jusqu’à nos jours. Il est donc parfaitement clair que les potentialités de découvertes d’autres vestiges liés à des occupations et/ou fréquentations sur l’emprise du projet sont fortes, même si il ne doit s’agir que de structures agraires. Enfin, depuis l’Antiquité (?) jusqu’au début du XXe siècle, un important paléochenal de la Bièvre ou du Guindan ( ?) qui traverse la plaine du sud au nord a, semble-t-il, fonctionné jusqu’à une période très récente, ainsi que des fossés parcellaire (limite communale) et d’irrigation. Toutes ces structures attestent l’occupation et la structuration d’un espace de plaine alluviale assurément exploité dès l’Antiquité.},
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	keywords = {borne, cours d'eau, céramique romaine, drainage, fossé parcellaire, géomorphologie, hydraulique, mausolée, objet métallique, structure agraire, sépulture d'animaux, voirie, xylologie, édifice},
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