La définition du bonheur. Cusset, C. Gallimard, Paris, 2021. Country: FR 21 cm.
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« Pour Clarisse, le bonheur n'existait pas dans la durée et la continuité (cela, c'était le mien), mais dans le fragment, sous forme de pépite qui brillait d'un éclat singulier, même si cet éclat précédait la chute. » Deux femmes : Clarisse, ogre de vie, grande amoureuse et passionnée de l'Asie, porte en elle depuis l'origine une faille qui annonce le désastre ; Ève balance entre raison et déraison, tout en développant avec son mari une relation profonde et stable. L'une habite Paris, l'autre New York. À leur insu, un lien mystérieux les unit. À travers l'entrelacement de leurs destinées, ce roman intense dresse la fresque d'une époque, des années quatre-vingt à nos jours, et interroge le rapport des femmes au corps et au désir, à l'amour, à la maternité, au vieillissement et au bonheur
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 le désastre ; Ève balance entre raison et déraison, tout en développant avec son mari
 une relation profonde et stable. L'une habite Paris, l'autre New York. À leur insu,
 un lien mystérieux les unit. À travers l'entrelacement de leurs destinées, ce roman
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Edith Perry
Edith.perry@orange.fr
Chercheuse indépendante, agrégée de lettres et docteure en littérature.
Œuvre : La Définition du bonheur de Catherine Cusset, publiée en 2021. 
Langue : français
Edition Gallimard, Paris,  2021 
La scène se situe au chapitre IV intitulé « Houston, 29 mars 1998 ». L’enfant est censé venir au monde à la fin de la semaine mais il arrive prématurément. Tout le chapitre IV (p.79-108) évoque cette journée et les heures qui précèdent l’accouchement. Eve, en effet,  n’est pas pressée, car pour le premier enfant ils avaient filé à l’hôpital, paniqués, avant d’être renvoyés chez eux après un examen rapide. L’accouchement n’avait commencé que cinq jours plus tard (p. 95). Pourtant, cette fois, il faut se rendre à l’évidence, l’enfant arrive … Il va naître dans le taxi qui conduit Eve, son mari Paul et sa belle-mère à l’hôpital :
	Un frisson parcourut le corps de Paul et quelque chose dans son esprit se décrocha. Détaché et distant, il se mit à fonctionner comme une machine à résoudre des problèmes. Ses pensées se formaient avec lenteur. Le collant. Il bloquait la sortie du bébé. Il fallait l’ôter. Il s’agenouilla dans l’espace étroit au pied du siège, mit ses deux mains sur l’élastique, roula le tissu, souleva Eve et réussit à baisser le collant, qui tire-bouchonna à mi-cuisses et se bloqua. Comment les femmes se débarrassaient-elles de ces carcans ? Un éclair d’intelligence illumina son esprit : se concentrer sur une jambe. Il put enfin sortir le pied droit et libérer l’entrejambe. 
	Les paroles de la préparatrice  à l’accouchement, à qui Eve avait demandé ce qu’il fallait faire au cas où on n’aurait pas le temps d’aller à l’hôpital, remontèrent à sa mémoire. « Vous appelez les urgences. - oui, mais juste au cas où. – Il y a deux choses à savoir : un nouveau-né qui n’attend pas l’arrivée à l’hôpital est à priori à terme et en bonne santé ; mais il faut penser à l’attraper. Le bébé sort très vite, il est très glissant. Les cas d’accidents les plus fréquents dans les naissances en milieu non médical sont ceux de bébé qui tombent par terre en sortant. 
	Comme un joueur de base-ball prêt à rattraper le balle, Paul tendit les deux mains entre les jambes d’Eve. Quelque chose qui ressemblait à un sac en plastique gris tomba sur ses paumes ouvertes. Tiens, se dit-il, on n’a pas fabriqué un bébé mais un sac-poubelle. C’était un constat dépourvu de toute émotion. Le seconde suivant une petite tête sortit de sous le sac en tournant comme un tire-bouchon. Dix secondes à peine s’étaient écoulées depuis qu’il avait ôté le collant, et pas plus de deux minutes depuis qu’Eve avait dit : « C’est le bébé ! » S’il n’avait pas placé ses mains là, le nouveau-né serait tombé par terre. Il reposait maintenant sur ses paumes. Il était gris. Il avait les yeux clos. Il ne cria pas. Il ne bougeait pas, ne respirait pas. C’était une fille. Elle est mort-née, songea Paul, que cette pensée n’affecta pas plus que les précédentes (p. 100-101).. 
	Paul pratique le bouche à bouche sur le nouveau-né qui se met à bouger tandis que son corps devient rose.  Elle était vivante. Il la posa sur la poitrine d’Eve (p 103).

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