« Une maladie sociale avec des aspects médicaux »: la difficile reconnaissance de la silicose comme maladie professionnelle dans la France du premier XXe siècle. Devinck, J. & Rosental, P. Revue d’histoire moderne et contemporaine, 56(1):99–126, April, 2009. 1
« Une maladie sociale avec des aspects médicaux »: la difficile reconnaissance de la silicose comme maladie professionnelle dans la France du premier XXe siècle [link]Paper  abstract   bibtex   
C’est seulement à la Libération que la France reconnaît officiellement la silicose comme maladie professionnelle. Présentée comme une épopée, cette reconnaissance tardive résulte en réalité d’un compromis âprement négocié durant l’entre-deux-guerres et sous Vichy. Au grand dam de la CGT et des syndicats chrétiens, les experts patronaux – grands mandarins médicaux comme Jules Leclercq, Albert Policard, Édouard Rist et Serge Doubrow – nient devant la Commission d’Hygiène Industrielle, l’Académie de médecine ou les sociétés savantes l’existence-même de la maladie, ou la réduisent à un effet secondaire de la tuberculose : les enjeux financiers sont énormes, la nosologie et l’étiologie de la maladie complexes. Devant un État timide et divisé, même sous le Front Populaire, seules la pression du Bureau International du Travail et la «croisade» de quelques hygiénistes, médecins ou radiologues soutenus par Etienne Martin, Léon Bernard ou Maurice Duvoir, placent les houillères sur la défensive puis les contraignent à une reconnaissance minimale. Ses modalités finales, fort ambiguës, auront des conséquences durables, en fondant d’efficaces stratégies de minimisation de la réparation financière de la part des charbonnages, aux dépens des assurances sociales.
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	journal = {Revue d’histoire moderne et contemporaine},
	author = {Devinck, Jean-Claude and Rosental, Paul-André},
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