La céruse et le saturnisme professionnel (XIXe siècle - premier XXe siècle). HDR en histoire contemporaine, Institut d'études politiques de Paris, afhe. Rainhorn, J. 2015. 1 OCLC: 5931781762
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Le mémoire inédit présenté pour l’Habilitation à diriger des recherches met en perspective, sur le temps long, l’histoire inachevée des tensions entre un poison industriel et la société humaine qui l’héberge et qui, pendant deux siècles, s’est accommodée de cette cohabitation. Le constat liminaire qui préside à cette enquête est celui-ci : la céruse (ou blanc de plomb), produit reconnu éminemment dangereux pour la santé humaine a, en dépit de cela, été fabriquée, diffusée et très largement utilisée en France pendant près de cent-cinquante ans, de l’aube du XIXe au milieu du XXe siècle, en toute connaissance de cause. Il s’agit par conséquent d’interroger les raisons du maintien durable d’une substance toxique au sein du paysage industriel et sur le marché français et européen, et de questionner les conditions du consentement collectif des acteurs concernés : monde ouvrier au front de la toxicité, industriels entre profit et progrès technique, corps médical constatant les dégâts sanitaires, opinion publique témoin de l’affection, pouvoirs publics confrontés au dilemme entre l’économiquement possible et le sanitairement souhaitable. L’empoisonnement de ceux qui fabriquent, de ceux qui utilisent, voire de ceux qui cohabitent avec le produit, a fait l’objet, pendant deux siècles, d’un consentement quasi général, au regard des mobilisations intermittentes qu’il a suscitées. Poison légal : voilà donc l’oxymore qui est au cœur de cette recherche. Celle-ci se situe au carrefour de l’histoire sociale du travail dans la société industrielle, de l’histoire de la santé et des savoirs médicaux, de l’histoire économique d’un secteur industriel et de celle des mobilisations et des politiques publiques en matière de santé ouvrière. Elle cherche à retracer l’itinéraire de l’accommodement au poison industriel qui épouse une chronologie heurtée, faisant alterner périodes de publicisation et périodes de confinement des discours et des mobilisations, pendant un siècle et demi. À partir de sources industrielles, médicales, parlementaires et administratives, elle fait de l’histoire de la céruse et du saturnisme professionnel un observatoire privilégié pour poser la question du gouvernement des risques professionnels.
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Celle-ci se situe au carrefour de l’histoire sociale du travail dans la société industrielle, de l’histoire de la santé et des savoirs médicaux, de l’histoire économique d’un secteur industriel et de celle des mobilisations et des politiques publiques en matière de santé ouvrière. Elle cherche à retracer l’itinéraire de l’accommodement au poison industriel qui épouse une chronologie heurtée, faisant alterner périodes de publicisation et périodes de confinement des discours et des mobilisations, pendant un siècle et demi. À partir de sources industrielles, médicales, parlementaires et administratives, elle fait de l’histoire de la céruse et du saturnisme professionnel un observatoire privilégié pour poser la question du gouvernement des risques professionnels.},
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	author = {Rainhorn, Judith},
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