Intelligence artificielle et systèmes d'aide à la décision ou d'interprétation automatisée : quelles sont les attentes des médecins généralistes libéraux français ?. Tabla, S., Calafiore, M., Legrand, B., Descamps, A., André, C., Rochoy, M., & Chazard, E. Revue d'Épidémiologie et de Santé Publique, 70:S51, March, 2022.
Intelligence artificielle et systèmes d'aide à la décision ou d'interprétation automatisée : quelles sont les attentes des médecins généralistes libéraux français ? [link]Paper  doi  abstract   bibtex   
Introduction L'intelligence artificielle (IA) a déjà de nombreuses applications en médecine générale (MG): interpréteurs automatisés d'ECG, stéthoscopes intelligents, etc. En 2018 déjà, un quart des MG français étaient équipés de modules d'IA. Le développement de nouveaux modules est cependant guidé par la technologie, et non par les besoins, ce qui amène à des produits parfois incohérents. Notre objectif est d'identifier ces besoins. Méthodes Nous avons envoyé un questionnaire papier à 200 MG tirés au sort sur le territoire, avec enveloppe retour prétimbrée. Les sondés ont tous été relancés par téléphone à deux semaines. Résultats Parmi les sondés, 139 MG (69,5 %) ont répondu. Treize étant de pauvre qualité, 126 réponses ont été analysées. Caractéristiques des répondants: 66 femmes (52,4 %), âge moyen 47,8 ans (SD=11,2), 88 en cabinet de groupe (71,0 %), 90 en ville (71,4 %). Les MG déclarent désirer des modules qui permettent de (par intérêt décroissant): - poser ou éliminer un diagnostic urgent - poser un diagnostic pour lequel le MG n'est pas compétent, ou aucun spécialiste n'est disponible - enregistrer automatiquement l'information dans le dossier patient, la partager avec un autre professionnel - simplifier un acte, passer plus de temps avec le patient, déléguer des tâches au secrétariat - exercer une médecine personnalisée, prédire un niveau de risque - impliquer et rassurer le patient - couper court à des demandes abusives (certificats de complaisance, arrêts de travail) - former le MG. Les MG rejettent les modules qui déclencheraient automatiquement un appel au 15, décideraient automatiquement, interviendraient dans leur champ de compétence, ou pourraient être utilisés par le patient lui-même en salle d'attente. Les MG sont indifférents aux autres items proposés. De nombreuses caractéristiques dépendent du profil (sexe, âge, lieu d'exercice). Discussion/Conclusion Les fabricants développent à ce jour essentiellement des modules permettant de remplacer des spécialistes, pour des maladies chroniques. Ils devraient envisager en priorité de s'intéresser aux urgences, en assistance et non en remplacement des médecins.
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	title = {Intelligence artificielle et systèmes d'aide à la décision ou d'interprétation automatisée : quelles sont les attentes des médecins généralistes libéraux français ?},
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	doi = {10.1016/j.respe.2022.01.046},
	abstract = {Introduction
L'intelligence artificielle (IA) a déjà de nombreuses applications en médecine générale (MG): interpréteurs automatisés d'ECG, stéthoscopes intelligents, etc. En 2018 déjà, un quart des MG français étaient équipés de modules d'IA. Le développement de nouveaux modules est cependant guidé par la technologie, et non par les besoins, ce qui amène à des produits parfois incohérents. Notre objectif est d'identifier ces besoins.
Méthodes
Nous avons envoyé un questionnaire papier à 200 MG tirés au sort sur le territoire, avec enveloppe retour prétimbrée. Les sondés ont tous été relancés par téléphone à deux semaines.
Résultats
Parmi les sondés, 139 MG (69,5 \%) ont répondu. Treize étant de pauvre qualité, 126 réponses ont été analysées. Caractéristiques des répondants: 66 femmes (52,4 \%), âge moyen 47,8 ans (SD=11,2), 88 en cabinet de groupe (71,0 \%), 90 en ville (71,4 \%). Les MG déclarent désirer des modules qui permettent de (par intérêt décroissant): - poser ou éliminer un diagnostic urgent - poser un diagnostic pour lequel le MG n'est pas compétent, ou aucun spécialiste n'est disponible - enregistrer automatiquement l'information dans le dossier patient, la partager avec un autre professionnel - simplifier un acte, passer plus de temps avec le patient, déléguer des tâches au secrétariat - exercer une médecine personnalisée, prédire un niveau de risque - impliquer et rassurer le patient - couper court à des demandes abusives (certificats de complaisance, arrêts de travail) - former le MG. Les MG rejettent les modules qui déclencheraient automatiquement un appel au 15, décideraient automatiquement, interviendraient dans leur champ de compétence, ou pourraient être utilisés par le patient lui-même en salle d'attente. Les MG sont indifférents aux autres items proposés. De nombreuses caractéristiques dépendent du profil (sexe, âge, lieu d'exercice).
Discussion/Conclusion
Les fabricants développent à ce jour essentiellement des modules permettant de remplacer des spécialistes, pour des maladies chroniques. Ils devraient envisager en priorité de s'intéresser aux urgences, en assistance et non en remplacement des médecins.},
	language = {fr},
	urldate = {2022-05-02},
	journal = {Revue d'Épidémiologie et de Santé Publique},
	author = {Tabla, S. and Calafiore, M. and Legrand, B. and Descamps, A. and André, C. and Rochoy, M. and Chazard, E.},
	month = mar,
	year = {2022},
	keywords = {Intelligence artificielle, Interpréteur automatisé, Utilisabilité},
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